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alexandræ · la densité des parties fractionnaires αℕ dans [0,1] – une approche constructive

la densité des parties fractionnaires αℕ dans [0,1] – une approche constructive

20 mars 2023

    lorsque α est un rationnel, les αℕ peuvent avoir qu'un nombre assez limité de développements décimaux après la virgule. on peut par exemple pas s'rapprocher de nombres du style n.391737636712&c avec (1/3)ℕ avec des écarts plus petits qu'un certain seuil.
    cependant, lorsqu'α est irrationnel, on se rend compte qu'αℕ semble pouvoir approcher n'importe quel développement décimal voulu... mais est-ce bien vrai ? cette question est assez essentielle, par exemple, pour dire que (ein )n≥0 définit une base hilbertienne sur un certain espace de hilbert (wink wink fourier), ou encore pour comprendre la technique de la rotation irrationnelle qu'on trouve, par exemple, dans le dédoublement de boules de banach-tarski. alors, comment s'en convaincre, constructivement ?

    tout d'abord, voici une observation analogue sur les irrationnels α ∈ ]0,1[ : puisque (n+1)α−nα = α<1, on peut obtenir n'importe quel entier en partie entière. pour le trouver, on choisir m notre partie entière désirée, on veut trouver nα ⪎ mn ⪎ m/α ⇐ n = ⌈m/α⌉ (⌈⌉ étant l'arrondi au dessus, contrairement à ⌊⌋ qui est l'arrondi du dessous qui donnerait l'entier précédent). maintenant, si à la place on avait 0.0&c, on aurait exactement le même raisonnement, mais légèrement décalé à droite ; en fait, on aurait juste à refaire ce qu'on vient de faire avec ce dernier multiplié par 10. par exemple, pour tous k ∈ ℕ et d ∈ {0..9}, on a que 0.01398·⌈(10k+d)/0.1398⌋ a pour première décimale d. mais en changeant la base, le fait que le premier chiffre après la virgule y soit 0 en base, disons, 10k, implique que les k premières décimales sont 0 après la virgule en base 10, donc si on trouve une façon d'obtenir un 0 après la virgule en n'importe quel base, ce serait globalement gagné.

    déjà, y a forcément au moins deux chiffres qui se répètent une infinité de fois dans les bcimales d'α, sinon quoi on aura un chiffre qui se répète, et donc y existerait p ∈ ℕ tel que bp(b−1)α ∈ ℕ. on peut donc écrire deux de ces chiffres 1 et 2, avec 1<2, telles qu'y a une infinité de ...12... et de ...21... dans les bcimales (bcimales, mais en base b). c'est pas non plus possible avec bp(bq−1) pour q ∈ ℕ, donc y a forcément aussi une infinité de ...11... OU de ...22..., possiblement les deux. si c'est ...11..., alors y a ...11...12... quelque part (une infinité de fois, en fait) dans lesdites bcimales. si c'est ...11..., alors y a ...21...22... quelque part (une infinité de fois, en fait) dans lesdites bcimales. c'est intéressant pck si à partir de deux positions distinctes avec le même chiffre (ou même suite de chiffre, en fait) suivis de chiffres qui sont inférieurs l'un à l'autre, comme par exemple dans 3.141592... où t'as 1=1 et 4<5, alors en notant explicitement les positions dans les bcimales d'α on a 3.114213549526..., on peut obtenir l'entier 10-1(103-101) = 99, et en effet on a bien 99π=311.017673..., et ça marche peu importe la base ! voici une illustration de l'algorithme :


pour cette raison, j'aime bien résumer cet algo avec cette image :


voilà, j'espère que vous aurez trouvé ça intéressant !
interpolation linéaire, suites, et...
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